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Focus

Squadda B, les pieds sur terre

Entretien avec le pionnier du cloud rap

JUP, le 7 décembre 2020

À l’image des récents Return of The Dog et Cloud Blitz, Squadda B nous parle de ses souvenirs et de ses ambitions, tout en sagesse et légèreté.

Squadda B ne fait décidément rien comme les autres. L’interview n’a pas encore commencé que c’est déjà lui qui pose la première question. Qu’est-ce qu’on entend au juste par « rappeur underground » ? Il est vrai qu’on ne s’était pas vraiment interrogé sur l’emploi de ce terme au moment d’aborder la carrière de Squadda B, tant elle nous semblait évidemment en réunir toutes les caractéristiques. Qui d’autre mériterait cette appellation, sinon celui qui fut, au sein du duo Main Attrakionz avec son poto Mondre M.A.N, l’instigateur de tout un nouveau sous-genre du Hip-Hop, pour le plus grand bonheur des diggers du Net ? Celui dont l’influence sur les mutations récentes du rap demeure encore aujourd’hui largement sous-estimée ? N’y voyez pourtant aucun regret chez le rappeur d’Oakland, qui charbonne dans son univers parallèle depuis plus de dix ans, au point de se constituer une discographie comparable à aucune autre. Car s’il y a une chose de sûre avec Squadda B, c’est que son plaisir de créer ne souffre aucun compromis.

Swampdiggers : Tu ne te considères pas underground ?

Squadda B : Je suis complètement underground. Même si je touche des royalties avec mon groupe, je ne suis pas signé en solo sur un label, je ne fait pas de grosses écoutes... Je te posais la question parce que je n’essaye pas spécialement de ne pas être mainstream, mais j’essaye de me différencier. Aujourd’hui, par exemple, j’essaie de mettre en valeur les femmes, d’être plus constructif, même si je veux toujours m’amuser et gagner de l’argent. Musicalement aussi, que ce soit par mes beats, mes samples, la façon dont je rappe, ou la façon dont le mix sonne... J’ai l’impression que personne ne me ressemble. Même si on peut toujours trouver des similitudes, personne n’est complètement original, mais si tu allumes la radio, je suis probablement à l’extrême opposé de ce qui marche. Il y a dix ans aussi j’étais à l’opposé. Au fond la différence entre le mainstream et l’underground est illusoire. Ma musique est aussi impactée par le fait que je suis toujours en train d’apprendre à utiliser du nouveau matériel. J’ai commencé avec GarageBand, puis je suis passé à Reason avec lequel j’ai fait « I Will » pour Danny Brown, pas mal des premiers sons pour Lil B, puis j’ai vraiment cherché à maîtriser FL Studio, avec lequel j’ai fait « Diamond of God » et la plupart des prods pour Main Attrakionz. Maintenant je suis sur une MPC2000 et sur Ableton Live. Même si je suis meilleur sur FL Studio, je me force à apprendre parce que je sais que si je ne l’avais pas fait à l’époque, on aurait jamais eu « Diamond of God » ou « Legion of Doom ». C’est un vrai défi qui prend du temps. Il y a aussi le fait d’être en solo alors que je suis habitué à être dans un groupe, en plus de la situation actuelle en Californie. Il y a beaucoup de choses qui se passent en même temps, et tout se reflète dans ma musique. En 2010, je rappais juste à propos de vendre de la weed et de kiffer ma toxicité. Aujourd’hui, ma situation est beaucoup plus complexe, mais je ne pourrais pas revenir en arrière.

SD : Il y a des artistes dont tu te sens proche aujourd’hui ?

S : J’aime ce que font Griselda. On n’est pas exactement sur le même créneau, mais je les vois comme des cousins. Les voir gagner en notoriété est une vraie source d’inspiration. J’ai 29 ans, donc je me dis qu’à 39 ans, je pourrais être comme eux. En termes de comparaison musicale, je ne sais pas… Même Lil B qui est mon mentor, j’ai le sentiment que sa musique et la mienne ont beaucoup évolué par rapport à nos débuts. Je me compare surtout à des artistes du passé. Aujourd’hui, en 2020, je ne vois pas qui d’autre ferait un son comme « When You Cry ». En dehors peut-être de Griselda, qui font des choses assez osées. Madlib, Freddie Gibbs, je n’écoute pas vraiment leurs albums, mais je sais qu’ils prennent des risques.

SD : Je vois les similitudes, même si la comparaison peut surprendre. D’ailleurs, tu dis vouloir t’écarter des codes du rap. Pourtant à une époque, tu refusais que l’on te colle l’étiquette de rappeur décalé souvent associée au cloud rap.

S : A l’époque j’étais jeune et rebelle. Mon email était ouvert à tout le monde, donc je devenais fou à force de recevoir des instrus toutes identiques. C’était presque parodique. Je ne me reconnaissais pas là-dedans, mais je savais que j’avais une part de responsabilité, que ce n’était pas juste une étiquette qu’on me collait sans raison. Il a fallu que je réfléchisse sur moi-même, ce que je n’aimais pas, ce que j’aimais... C’est un processus toujours en cours.

SD : Tu as aussi parlé de gentrification.

S : Je voudrais déjà clarifier que je ne visais pas Clams Casino quand je parlais de gentrification. Lui c’est mon gars sûr, d’ailleurs j’aimerais qu’il m’envoie plus de beats [rires]. Mais quand le cloud rap est devenu une sorte de formule type, très vite beaucoup l’ont imité. Ce n’est même pas une question raciale. Il se trouve que la plupart de ces producteurs étaient blancs, mais peu importe, je n’ai jamais voulu viser personne en particulier. C’est juste que je ne comprenais pas ce qui nous arrivait. Pour être honnête je ne sais même pas à quoi ressemble le cloud aujourd’hui. Je n’en écoute pas plus que ça. Je lis un peu certains sites. L’autre jour, j’ai écouté Bladee. Mais pour moi c’est très différent de ce que je fais.

SD : Dans les exemples récents de cloud, l’album de SahBabii est très réussi. On y retrouve d’ailleurs un sample d’un morceau de la B.O. de Chrono Cross, que Friendzone avaient échantillonné sur « Shoot the Dice », et que Chris Travis avait également utilisé.

S : Dingue je ne savais pas. J’ai pas mal entendu parler de SahBabii, mais je n’ai pas encore écouté. Est-ce que tu dirais qu’il sonne plutôt comme Gunna ou comme Playboi Carti ? Dans les deux cas, ce n’est pas du tout ce que je fais [rire]. Les gens font des grandes catégories, je trouve ça hilarant. Mais c’est mon regard d’artiste, ce n’est pas à moi d’en juger. Pour Chris Travis, il fait partie du Raider Klan n’est-ce pas ? J’ai rencontré Denzel Curry et Spaceghostpurrp, même eux, je pense que leur musique ne sonne pas comme la mienne. Ils font des beats très sombres, beaucoup plus lents que les miens.

SD : Tu fais référence à la phonk. Pour toi il n’y a pas de lien ?

S : Le cloud et la phonk font clairement partie du même arbre généalogique. Je suis très pointilleux sur les comparaisons, en un sens je vois les similitudes, mais ça reste très différent à mes yeux. Mes beats sont plus rapides et mon esthétique n’est pas la même. Moi je fais plutôt une sorte d’hybrid, un mélange de sativa et indica [ndr : des espèces de cannabis]. A mon sens, eux font vraiment de l’indica pure. Les effets secondaires sont différents. Je les vois plus dans la lignée d’un DJ Screw, dans la même décontraction, quelque chose que tu écoutes pour t’apaiser l’esprit ou t’évader complètement, un peu comme Curren$y. Ma musique est décontractée, mais elle est aussi plus enjouée, elle est faite pour te motiver à finir ce que tu entreprends.

SD : Tu disais être plutôt habitué à travailler en groupe, que ce soit avec Main Attrakionz, ou par la suite avec Green Ova. Cette année est un peu différente avec deux albums solo, Return of the Dog et Cloud Blitz. C’est surtout dû à la pandémie ?

S : C’est un mélange de plusieurs facteurs, mais c’est beaucoup lié à la pandémie. J’ai commencé à composer et enregistrer Return of the Dog au début de la quarantaine, vers février-mars, et je l’ai terminé en juillet. C’est complètement de la musique de pandémie, avec le confinement d’Oakland, la fermeture des magasins, les incertitudes des gens par rapport à l’argent… Mais je suis beaucoup en solo depuis Cloud Ether, même si ça ne va pas durer. Entre 2017 et 2020 j’ai principalement travaillé sur Green Ova Records, on a pris notre temps pour sortir des projets. J’ai GPS qui va arriver en 2021 avec Pepperboy et Dope G, qui va fusionner Green Ova Records avec Green Ova South. Je travaille avec Robbie Rob sur un album qui devrait également arriver l’année prochaine. Mais avec la pandémie, c’est difficile de rassembler les gens, ne serait-ce que pour tourner une vidéo. On doit tout faire à la dernière minute... Mais ça va sortir. Je ne veux pas non plus noyer les gens sous la musique. Je veux qu’ils soient capables de tout digérer.

SD : Le marché actuel incite plutôt les artistes à inonder le public de nouveautés.

S : C’est marrant parce que je mentionnais Griselda plus tôt. Westside Gunn, Benny The Butcher, ils ont sorti combien d’albums cette année ? Au moins un chacun par trimestre. Je pourrais faire pareil. A mon sens, ils ont réussi leur coup, en tout cas moi j’ai cliqué à chaque fois, mais je comprends que certaines personnes aient du mal à suivre. En un sens j’aime avoir l’impression qu’un artiste me fait écouter uniquement ce qu’il considère comme vraiment important. Et je ne pense pas qu’un artiste puisse considérer comme important tout ce qu’il produit au quotidien. Si un artiste sort un son par jour, je ne vais pas écouter systématiquement, et même si je suis archi fan, je préfère attendre l’album.

SD : Pourtant tu fais partie de la génération qui a cassé ces codes.

S : Quand j’ai commencé, je sortais un projet par mois, soit avec Main Attrakionz, soit en solo. On enregistrait tout le temps. Mais sérieusement, ce n’est pas ma manière de fonctionner. Signer sur un label, sortir un album par an... Je pense que c’est un petit jeu qui a tué ma passion. Je veux faire les choses de façon plus réfléchie.

SD : Quelle est ta prochaine sortie ?

S : J’ai ma beat tape SM4 qui arrive en décembre. J’en fait une chaque année pour prendre confiance en mes compétences de producteur. J’y travaille depuis 808s & Dark Grapes III. C’est maintenant que le travail doit porter ses fruits. Cette année, je vais surtout avoir un rôle de producteur. J’ai entièrement produit au moins quatre ou cinq albums qui devraient sortir l’année prochaine, plus un album solo. J’ai beaucoup de bons artistes à mes côtés. Je suis en train de produire le prochain album de Ace Diego, un des meilleurs rappeurs que je connaisse. Je compose tous les jours, à tel point que ce n’est pas bon pour ma santé. Avant je m’en foutais, mais avec l’âge j’ai compris qu’il faut que je fasse attention aux gens qui m’entourent et à moi-même. Donc j’essaye de ralentir un peu, mais en vrai je suis tout le temps en train de produire. Au moins je peux varier, si j’en ai marre de rapper, je compose. Si j’en ai marre de composer, je fais appel à l’un des producteurs géniaux que j’ai dans mes contacts. Je travaille pas mal avec des artistes de la Bay. Pour travailler avec quelqu’un, j’ai besoin de le rencontrer. Il m’arrive de juste vendre mes beats par internet, mais je suis plus intéressé par le fait de m’asseoir avec l’artiste et de créer ensemble... On ne peut plus trop le faire avec le Covid. Mais ce qui m’intéresse c’est de m’investir dans le processus créatif.

SD : C’est intéressant parce que le cloud s’est beaucoup développé par Internet. Comme le veut la légende, Lil B et Clams Casino ne se seraient rencontrés en personne que très tardivement.

S : Moi j’ai commencé à travailler avec Lil B parce que je l’ai rencontré en personne, ce n’était pas une rencontre par Internet. Il a fallu que je force pour qu’il écoute ma musique, que je lui file mon CD. Je suis de cette époque. Même récemment pour l’album auquel il a participé [ndr : Squadda Mania sur lequel Lil B est crédité comme executive producer], on a fait notre morceau « History In The Making » dans la même pièce. Il a fait le beat devant moi et j’écrivais mon texte en même temps. C’est ce qui me convient le mieux. Travailler par Internet me passionne moins, mais je le fais quand même parce qu’il y a plein d’artistes géniaux à travers le monde avec qui je veux collaborer. Je pense que le meilleur de la musique reste à venir, on n’a pas encore tiré le maximum de la technologie à notre disposition, et j’ai envie d’y participer. Donc je ne ferme aucune porte, mais en ce qui concerne ma passion, la façon dont j’ai grandi et mon cerveau est conditionné, je préfère travailler en face à face.

SD : On dit souvent que l’influence de la Bay Area est sous-estimée. Tu en es un bon exemple. C’est frustrant ?

S : C’est vrai. Je ne suis pas forcément frustré, je le vois comme une confirmation. Bien sûr je préférerais que moi, ou quelqu’un de mon entourage, connaissions le même succès que certains. Mais je le prends comme une confirmation qu’on y arrivera. Peut être que je suis trop optimiste.

SD : Qu’est-ce qui fait que la Bay est un endroit à part ?

S : Maintenant que j’ai un peu voyagé… Je ne sais pas c’est étrange, comme si ça venait de notre environnement naturel. Il y a la proximité entre Berkeley et Oakland où le rap est très important, et San Francisco juste de l’autre côté du pont qui est une ville de musique de façon générale. Si tu vas à Berkeley par exemple, il y a des magasins d’instruments partout. Je ne l’avais pas réalisé avant de visiter d’autres villes, ici la musique est vraiment centrale. C’est l’histoire de la Bay, qui se reflète dans les commerces, la mentalité des gens… Par exemple, il y a un restaurant qui a ouvert près du lac qui s’appelle « Vegan Mob ». La bouffe est délicieuse, et j’ai découvert récemment que le propriétaire est un ancien rappeur dont j’avais le poster dans ma chambre [ndr : Don Toriano aka Young Know]. Il y a même un tag « RIP The Jacka » sur le mur.

SD : Tu te reconnais dans le côté nostalgique du mouvement lo-fi ?

S : À mille pour cent. La nostalgie me pousse à faire de la musique. Je pense beaucoup à mon enfance, au fait de grandir dans les années 1990, aux clips que je regardais à la télévision. Je ne veux pas que ces impressions disparaissent. C’est la raison pour laquelle je continue de faire référence à l’esthétique cloud. Les beats cloud m’aident à me plonger dans un certain état d’esprit, à m’exprimer. C’était pareil quand je faisais Back $ellin Crack, même si à l’époque je le faisais inconsciemment. Je ne cherche pas spécialement à plaire aux jeunes quand je compose, mais j’apprécie lorsque des gens me disent qu’ils m’écoutaient au lycée. J’adorerais être écouté par les prochaines générations de lycéens. La nostalgie m’inspire aussi comme beatmaker. J’écoute beaucoup de vieux sons, sur YouTube j’ai une playlist spécifique pour chaque année. J’essaye de reproduire l’énergie transmise par ceux qui m’ont inspiré, parce que je ne peux plus aller voir Jim Jonsin, ou mes autres idoles. D’abord la plupart ne composent même plus, et ceux qui sont encore actifs me coûteraient trop cher et essaieraient de me faire signer un contrat. Aujourd’hui j’ai confiance en mes compétences de producteur. Je veux faire des albums complets. J’aurai aimé en faire plus par le passé, comme The Shady Bambino Project avec Shady Blaze. C’est probablement un des seuls albums que j’ai produit en totalité. J’ai fait quelques trucs avec Main Attrak, mais jamais un projet complet. Même I Smoke Because I Dont Care About Death je n’ai fait que quatre beats dessus. Aujourd’hui je me sens plus à l’aise. Donc je suis nostalgique, mais en même temps je me sens bien mieux aujourd’hui.

SD : Dans une interview récente tu racontes de manière désabusée ton expérience des tournées avec Main Attrakionz. Sur le papier, on imagine pourtant quelque chose de génial.

S : Ça aurait dû l’être, mais ce n’était pas le cas. En un sens c’était cool et je suis reconnaissant de l’opportunité, mais ce n’était pas comme on pouvait l’imaginer. J’ai parlé de tournée à la Neil Young, parce qu’on était signé sur son label [ndr : Vapor Records], et concrètement on donnait des concerts dans des bars de bleds paumés. C’était un travail de terrain nécessaire mais en même temps, on avait une grosse équipe, et ça nous semblait absurde de faire des concerts devant littéralement trois personnes. On ne comprenait pas, on n’était peut-être pas célèbres, mais il y avait d’autres endroits où les gens nous connaissaient mieux, mais on n’avait pas de contrôle là-dessus, donc il y avait une part de frustration. C’est difficile de rester reconnaissant quand tu es jeune. Mais je me suis quand même bien amusé à cette époque. L’époque la plus bizarre pour moi, c’était nos débuts. Nos premiers concerts en Floride vers 2009 / 2010. C’était la première fois que je sortais d’Oakland. J’avais 18 ans, je buvais, je gagnais de l’argent, donc c’était fun mais en même temps, l’expérience nous a démontré qu’on n’était pas bien préparés. Ce n’est pas que c’était une mauvaise expérience, mais c’était plus un champ de bataille qu’un séjour luxueux.

SD : Quel serait ton meilleur souvenir ?

S : Le meilleur souvenir, c’est notre premier concert à New York. Là c’était vraiment incroyable. On y était pour un concert au New Museum of Contemporary Art, et on logeait dans un hôtel très luxueux. Le matin je suis descendu acheter le New York Times parce qu’il y avait un article sur nous. Quand j’ai ouvert le journal… Je n’avais jamais rien vu d’aussi cool. Mais tous les concerts n’étaient pas aussi bien, généralement c’était plutôt l’inverse. Pas nécessairement des mauvaises expériences, mais des épreuves. Il faut vraiment aimer. J’ai toujours essayé de me donner à fond même devant dix personnes, mais il y a toujours un petit choc au début, par exemple quand tu donnes un concert à l’extérieur d’une fac et que tu vois les gens tracer leur route. Tu te poses des questions, même si tu es payé, et que l’alcool et la drogue diminuent ta lucidité. Mais pour ce qui est du public, je m’en fiche qu’il y ait cinq ou dix personnes. Aujourd’hui je fais parfois des DJ sets devant quinze personnes. Il faut charbonner, tout le monde n’est pas fait pour ça.

SD : On a vraiment l’impression qu’en dix ans de carrière tu n’as jamais fait de compromis.

S : Si je m’amusais à revenir sur la décennie passée, je pense que 2012 est vraiment l’année où on aurait pu prendre le virage du cloud commercial. Quand on était au plus haut, que le buzz avec ASAP Rocky a commencé à prendre, on a eu l’opportunité de rentrer dans les clous, de faire le cloud sans âme que les gens réclamaient. C’est facile de comprendre ce qu’on attend de toi. On n’a jamais eu cette discussion avec Mondre, mais on s’en foutait. Moi je suis retourné à la Bay Area, j’ai contacté Zaytoven... On voulait faire la musique qui nous plaisait, et c’est ce qu’on a toujours fait. En y réfléchissant dix ans plus tard, je peux comprendre l’intérêt que ça aurait eu sur le plan économique. Aujourd’hui encore, je pourrais contacter tel ou tel producteur avec lequel les gens aimeraient me voir collaborer. Mais je n’ai toujours fait que ce que je voulais. Pour le meilleur ou pour le pire.

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