Devin, le mec
He’s so swift, he’s so smooth, he’s so calm, he’s so cool. He’s the Dude.
& , le 23 octobre 2018
"I just wanna fuuuuuck you". C’est sûrement avec cette sentence lapidaire mais mélodieuse que le grand public découvrit Devin The Dude en 2001, sur le subtil Fuck You du Chronic 2001 de Dr Dre.
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Pourtant, il n’est pas exactement un petit nouveau que Dre aurait pris sous son aile même si cette participation à un tel blockbuster (et le Up In Smoke Tour ensuite) a largement contribué à booster la carrière du rappeur signé sur le label Rap-A-Lot depuis le début des années 90 (qu’il quittera en 2008). D’abord en groupe avec le Odd Squad (qui deviendra ensuite les Coughee Brothaz), mais surtout en solo.
Il n’est pas non plus qu’une sorte de Snoop texan, même s’il existe des points communs entre les deux artistes, notamment un penchant prononcé pour la weed. Devin ne rappe pas de la même manière, ni sur les mêmes musiques, est encore plus chill que le chien de Long Beach, plus rural et artisan dans l’esprit. Un mec simple qui aime (énormément) les pétards, les femmes et... la pêche (son insta est truffé de photos de weed, de tournées et de… gros poissons fraîchement sortis de l’eau). On peut éventuellement rapprocher son rap de celui d’un Too $hort, mais le flow de ce dernier est plus linéaire. Ils ont en commun cependant un talent évident pour le story-telling. On pense à Slick Rick aussi pour le grain de voix, la nonchalance, les histoires, encore.
Devin est ce type roulant doucement dans une vieille Cadillac racontant sa dernière soirée où, après s’être envoyé la soul food de son restau préféré, il a dragué une nana dans le bar du coin, qui a fini chez lui à partager sa weed et comment enfin, totalement défoncés, ils ont terminé au lit. A moins que, pas avare non plus d’aventures où la lose est assumée, le restau fut fermé, la nana payante et pas nette et la weed oubliée dans les chiottes du rade. C’est ça, Devin The Dude. Et dans ce créneau du laid back ultime c’est tout simplement le meilleur.
Naissance dans le Michigan, enfance en Floride, il atterrit à Houston ado, où il se met à la musique. En plus d’une signature chez Rap-A-Lot, le Odd Squad est repéré par Scarface, légende du rap et star du label. Conquis par Devin, il en fera un membre de son groupe Facemob. Surtout, il l’épaulera pour son premier solo en l’aidant à trouver une discipline de travail en studio, des productions et musiciens, etc. (à l’époque, Mike Dean, autre légende des studios, bosse sur les albums du label). Le résultat est à la hauteur, The Dude, premier classique, sort en 1998 et installe un style unique dont il est aujourd’hui encore seul représentant, tant au niveau de la couleur musicale que du rap en lui même. Flow chaloupé, voix douce, atmosphères tranquilles, basses ronronnantes, refrains chantonnés, sorte de funk calme mâtinée de blues et soul. Un univers immuable qu’il déroulera sur l’ensemble de ses albums.
Il n’y a, objectivement, pas de déchet dans sa discographie solo. 9 albums en 19 ans, certains plus réussis et marquants que d’autres mais aucune réelle fausse note ni réelle faute de goût. C’est l’avantage de ne jamais dévier de sa trajectoire. L’œuvre de Devin n’est pourtant pas interchangeable, ne suit jamais les tendances de son époque. On notera simplement que le son se modernise avec le temps, mais l’ADN reste identique. Le chant prend une place plus importante au fil des sorties.
The Dude a son public, fidèle. Tourne dans tout le pays, parfois en Europe (rarement a priori), réalise lui même ses clips en se filmant avec un drone (il est aussi féru de ce qui est téléguidé et radiocommandé), a toujours le sourire et un blunt au bec. Et à 48 ans ça lui suffit. Dans le game depuis plus de 20 piges, il a collaboré avec des rappeurs de tous horizons, se fendant chaque fois d’un couplet et/ou d’un refrain assurément catchy.
Il connaît tout le monde et tout le milieu le connaît. Le profil type du “rappeur préféré de ton rappeur préféré” comme on dit. Il pourrait solliciter telle ou telle (rap)star internationale overbankable pour tenter un gros coup de buzz. Il pourrait, mais là, il doit finir de rouler son joint et retrouver ses potes pour aller pêcher du gros poisson dans les rivières de sa cambrousse.
En bonus, ce mix spécial Devin 100% laid back pour accompagner cette semaine placée sous le signe de H-Town.
Listes des pistes :
- Intro live dude
- Devin The Dude - I’m High
- Devin The Dude - Acoustic Levitation
- Devin The Dude - Doobie Ashtray
- Devin The Dude - Somebody Else’s Wife (Feat. 14K)
- Coughee Brothaz - On The Road
- Devin The Dude - To Tha X-Treme
- Devin The Dude - Do What You Wanna Do
- Devin The Dude - Just Tryin Ta Live (Feat. Odd Squad)
- Devin The Dude - Like Some Hoes Ft. Geto Boys
- Coughee Brothaz - No Such Thing As I Cant
- Devin The Dude - Sticky Green Feat Scarface
- Scarface - Fuck Faces (feat. Too Short, Devin the Dude & Tela)
- Facemob - The Other Side
- Devin The Dude - Fa Sho Ft.Odd Squad
- Devin The Dude - You So Real
- Devin The Dude - The Dude
- Devin The Dude - One Day At A Time (Feat. K-Dee & K.B.)
- Coughee Brothaz - Fresh Rims And Vouges
- Devin The Dude - Nothin’ to Roll With
- Dr Dre feat Devin The Dude & Snoop Dogg - Fuck You
- Willy J Peso - Funky Hippie Shit feat. Devin the Dude
- Odd Squad - Here To Say A Lil’ Somethin’
- Devin The Dude - Herb The Nation
- Devin The Dude - Get High
- Devin The Dude - Party (Feat. KB & Man Child)
- Coughee Brothaz - On A Hunt For A Lady
- Paul Wall - Crumble The Satellite Feat. Devin The Dude & Curren$y
- Devin The Dude - I’m In The Galaxy (Ft. Roe Hummin)
- Too Short Feat. Devin The Dude, Bun B, Big Gipp - Pimp Life
- Devin The Dude - Where Ya At ?
- Devin The Dude - Gimme Some
- Devin The Dude - No Longer Needed Here
- Devin The Dude - Do You Love Gettin’ High
- Devin The Dude - Stray
- 03 Greedo - I Can’t Stand (feat. Devin The Dude)
- Devin the Dude - Apartment #8216
- Devin The Dude - 17 Holes (Feat. The Coughee Brothaz)
- Devin The Dude - Lacville ’79
- Devin The Dude - Anythang
- Devin The Dude - Hear The Sound
Texte : Moïse the Dude
Mix et illustration : Tibo BRTZ