E-40 : The Early years
"My voice gon’ stick out like a turd on a punch bowl"
, le 14 juillet 2017
Le vétéran de Vallejo n’est pas prêt de raccrocher les wagons. 28 albums solos, plus d’une dizaine en collaboration, des featurings innombrables… Earl Stevens fêtera bientôt ses 50 ans, c’est l’occasion de faire un petit retour sur ses débuts.
Depuis Mr Flamboyant en 1991, les albums se succèdent, la légende s’écrit, et bien au-delà de la musique : E-40 a animé une émission de radio, lancé une chaîne de fastfood, investi dans Microsoft, acheté un nightclub, créée son propre vin, sa boisson énergisante, publié des livres, joué dans des films, et bien d’autres choses encore, mais sans jamais lâcher le micro.
Une carrière aussi riche serait bien difficile à résumer en un malheureux mix, alors on a choisi de se concentrer sur les débuts, plus précisément la première décennie musicale d’Earl Stevens : de 1991, quand il vendait ses cassettes à l’arrière de sa voiture, jusqu’à 2000, date à laquelle est sorti Loyalty & Betrayal, son 7ème effort en solo. Pendant cette période, l’Ambassadeur de la Bay a déjà pressé 2 albums avec son groupe The Click (Down & Dirty en 92 puis Game Related en 95), a été invité sur plus de 60 titres, et ramené à la maison 2 disques d’or (The Hall of Game en 96 et The Element of Surprise en 98) et un de platine (le classic des classic In a Major Way, en 1995). En une seule petite décade, son label Sick Wid It Records a sorti pas moins de 30 projets, dont les solos des membres de The Click, (c’est à dire son cousin B-Legit, ses frère et sœur D-Shot et Suga T), mais aussi des albums de Little Bruce, Celly Cell, Playaz Tryna Strive, The Mossie, A-1, The Funk Mobb... Fonzarelli a fait briller Vallejo, en supervisant ces projets d’artistes quasiment tous originaires de la ville.
Au-delà de ces chiffres particulièrement impressionnants, E-40 fascine par sa capacité à imposer son style très personnel, que ce soit au niveau de son incroyable vocabulaire, ou de son flow inimitable, reconnaissable instantanément. On l’aurait parfois comparé à un Woody Wood Pecker sous crack, d’après son cousin B-Legit. Quand un journaliste de The Fader lui parle de cette époque, l’intéressé évoque sa voix faisant le son « d’une merde tombant dans un saladier de punch ». Earl sait se différencier, et faire prospérer ce qu’on appelle aujourd’hui un buzz. Il encaisse les critiques et exploite sa notoriété naissante, en négociant finement un deal avec Jive, qui lui assure une rentabilité maximum sur ses projets.
Tout en reconnaissant l’influence des légendes du pimp rap comme Too $hort, Mac Mall, Mac Dre ou Dru Down, il se connecte avec des artistes bien au-delà de la Bay Area : ses featurings vont de Sacramento à Los Angeles, mais aussi Memphis et New Orleans. Il est l’un des pionniers du rapprochement entre la west coast et le sud, en featant Master P ou Gangsta Boo, par exemple. Fonzarelli réussit à allier une ouverture impressionnante pour l’époque, avec un sens de la famille inébranlable, faisant systématiquement travailler ses proches. Son fils Droop E apparaît rapidement dans ses albums, aujourd’hui il produit pour son papa. Les producteurs des tous premiers opus (Mike Mosley, Studio Ton, Bosko, Rick Rock, Ant Banks,...) ne sont jamais bien loin, et certains collaborent encore régulièrement avec Fortywater.
Si en 1991, le flow d’E-40 divise, il est à l’aube du 21ème siécle un MC respecté à travers tout le pays, et un businessman accompli. Une étape parmi d’autres, dans la longue carrière de Charlie Hustle.
Voici donc un échantillon de la musique d’E40, de 1990 à 2000, en solo, en groupe ou en feat.
Si vous voulez en savoir plus sur E-40, nous vous conseillons cet excellent ouvrage de Pure Baking Soda et Hector de la Vallée, publié chez Cooking by the Book : E40, THE STEVENS FAMILY
Liste des titres :
- Intro
- E-40 - Mr. Flamboyant
- E-40 - Da Bumble
- B-Legit - Way Too Vicious feat. E-40
- Spice 1 - Can U Feel It feat. E-40
- The Click - Wolf Tickets
- The Click - Mic Check
- C-Bo - 40 & C-BO
- E-40 - It’s On, On Sight feat. C-Bo
- E-40 - Rappers’ Ball feat. Too Short & K-Ci & Jojo
- E-40 - 1-Luv feat. Levitti
- Spice 1 - Mo’ Mail feat. E-40
- E-40 - Captain Save A Hoe feat. B-Legit, D-Shot, Suga T & The Click
- Luniz - I Got 5 On It (Remix) feat. Dru Down, Richie Rich, E-40, Shock G. & Spice 1
- E-40 - L.I.Q
- E-40 - Nuttin Ass Nigga
- E-40 - Dusted ’N’ Disgusted feat. 2 Pac, Spice 1 & Mac Mall
- 2Pac - Ain’t Hard 2 Find feat. B-Legit, E-40, Richie Rich, D-Shot & C-Bo
- E-40 - Million Dollar Spot feat. 2Pac & B-Legit
- E-40 - My Hoodlums & My Thugz feat. WC & Mack 10
- Ant Banks - Can’t Stop feat. E-40 & Mack 10
- E-40 - Nigga Shit feat. Mack 10, The Click & Levitti
- E-40 - Where The Party At feat. Kaveo, Mossie & Young Mugzie
- E-40 - Get Breaded feat. Sauce Money & Fat Joe
- E-40 - Nah, Nah feat. Nate Dogg
- T.W.D.Y. - Game Shooters feat. E-40, Mac Shawn & Too $hort
- The Click - Old School
- E-40 - I Like What You Do To Me feat. B-Legit
- E-40 - Broccoli
- E-40 - My Drinking Club feat. Young Mugzi & Levitti
- E-40 - Smoke ’n’ Drank
- E 40 - Yay Deep feat B-Legit & Richier Rich
- Celly Cel - 4 Tha Scrilla feat. E-40 & B-Legit
- E-40 - Sideways feat. B-Legit & Mac Shawn
- Master P - Get Your Paper feat. E-40
- E-40 - It’s All Bad feat. Lil E
- 918 - Freakshow feat. E-40, B-Legit & Levitti
- E-40 - Sprinkle Me feat. Suga T
- Celly Cel - It’s Goin Down (Remix) feat. E-40, Rappin’ 4-Tay, B-Legit & Mack 10
Mix et illustrations : Tibo BRTZ