Smug Mang a grandi dans une réserve indienne à la frontière avec le Canada, dont il raconte le quotidien avec des faux airs de Lil Wayne en crise de léthargie après s’être enfilé la boite de somnifères. Aujourd’hui on ne connait toujours pas le visage du rappeur qui déclare vouloir rester indépendant, en dehors du jeu médiatique, et juste faire de la musique comme il l’entend.

En effet, avec son flow au ralenti et sa voix cassée, Smug Mang, qui serait accroc aux Xanax, donne l’impression qu’il rappe depuis cette zone étrange qui se situe à la frontière du sommeil. Tout endormie qu’il est, le rappeur masqué arrive, en injectant à son style un sens personnel de la mélodie, à faire vibrer une bonne dose de sensibilité dans sa voix. Smug n’est, en effet, jamais autant à l’aise que dans ses ballades émotionnelles et sur The Coldest Winter Ever, sorti en décembre 2015, il nous le prouve une fois de plus. Comme on peut l’entendre dans des titres comme Vental ou Bad Mans World.

Smug Mang a toujours très bien choisi ses instrumentaux, entre phonk et cloud rap. Lo-Fi Smug Hell, et sa pochette mémorable, était une excellente mixtape aux tonalités très devilish (avec des titres produits par Lil Ugly Mane, SpaceghostPurrp ou Purpdogg) qui a malheureusement disparu de son Soundcloud (peut-être peut-on encore la trouver par ici).

Ainsi, après quelques mixtapes aux accents phonk prononcés, Smug Mang semble assumer avec The Coldest Winter Ever un penchant très emo et cloudy. Son dernier projet, The Coldest Winter Ever, essentiellement produit par Blvc Svnd, est en effet très planant et bourrée de samples de voix évanescentes. Soit le projet parfait pour conduire de nuit, sur une route enneigée avec les enfants qui dorment à l’arrière.

Underground Rising a consacré son premier numéro à Smug Mang, l’occasion de rencontrer l’homme sans visage accompagné de son pote producteur Akira.

– The Coldest Winter Ever sur Soundcloud
– The Coldest Winter Ever sur Datpiff