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Focus

L’histoire de Pen & Pixel : Partie 1

Les secrets du célèbre studio graphique en 27 pochettes

Mickaël "Sinixta" Cather, le 12 mai

Mickaël "Sinixta" Cather (Murder Dog Magazine/ Murder Master Music Show), vétéran du rap de Memphis et proche de Pen and Pixel, nous raconte en détail l’étonnante aventure du studio graphique qui a marqué de son empreinte indélébile l’histoire du rap, avec un dossier en plusieurs parties qui revient sur la genèse de 27 pochettes cultes ou plus obscures.

L’histoire de Pen and Pixel Graphics commence avec deux frères passionnés de graphisme et de management : Shawn et Aaron Brauch. Shawn est diplômé du Chicago Art Institute et également en communication graphique à l’école de Design de Parsons. Ils s’établissent à Houston et travaillent pour le label texan Rap A Lot dirigé par J.Prince en 1991 ils se font remarquer par l’album de Willie D "I’m Goin’ Out Like A Soldier" sorti en 1992 et ils obtiennent un rendu visuel qui attire l’œil avec une cover montrant le capitole de Washington D.C de manière saisissante. Au final Pen and Pixel a totalisé plus de 19 000 covers depuis son commencement en 1992, travaillant au départ pour Rap A Lot et ayant même des parts dans l’entreprise à l’époque .

Connaissant l’excellent travail visionnaire et novateur de Pen and Pixel Graphics pour Rap A Lot, notamment la cover de l’album de Willie D, I’m Goin’ Out Lika Soldier (1992), je me suis connecté à Pen and Pixel Graphics en 1995 en allant à Houston dans les locaux, me présentant à Shawn Brauch, le CEO, avec mes travaux de graphisme pour travailler en free-lance et dans l’idée de la promotion en Europe. Au fur et à mesure des années, lors de mes voyages à Houston, j’ai vu l’extraordinaire ascension d’une petite entreprise, pour finalement avoir 2 buildings de 450 mètres carrés et plus de 25 employés travaillant jour et nuit sans relâche. 1998 a été l’année du couronnement grâce à No Limit et Cash Money, puis avec Three 6 Mafia qui ont leur première cover avec Live By Yo Rep dès 1995. Petite anecdote, Shawn possède chez lui le ghetto blaster que l’on voit sur la cover de l’album The End de Three 6 en 1997.

Bien plus tard, en 2018, Shawn m’a proposé d’organiser, en partenariat avec Reebok, une galerie avec des œuvres majeures de Pen and Pixel, c’était sa première fois à Paris et il découvrait avec émerveillement les châteaux qu’il a pu créer pour l’album de Snoop Dogg, Da Game Is To Be Sold, Not To Be Told. La Galerie fut un succès et OKLM est venu s’installer pour l’occasion avec un plateau de nombreux invités rappeurs, directeurs de magazines Hip Hop et acteurs du mouvement.

Pour commander des pochettes albums on peut nous contacter via www.smartfacemedia.com, qui est le site officiel de Pen and Pixel Graphics.

Maintenant entrons dans le vif du sujet avec une première sélection de pochettes :


1. Kingsuite - Kingsuite (1994) Murlin Records

C’est une des premières covers réalisées avec des effets spéciaux pour le groupe de hard rock Houstonien Kingsuite avec leur album éponyme Kingsuite de 1994 ou Shawn a du employer un dresseur pour photographier un à un des serpents, tigres et léopards, pour ensuite les assembler sur la pochette, créant ainsi une sorte de jumanji en forme de kaléidoscope. Comme si chaque pensée du cerveau des artistes sortait et prenait vie. À l’image de la pochette originale de Master P Ghetto Dope d’où sort tous les albums du label No Limit de la tête d’un cracké (voir plus bas). Shawn raconte d’ailleurs cette anecdote : "Les gars de Kingsuite venaient du Texas, mais ils voulaient aller à Las Vegas. La pochette de l’album a été terminée vers la mi juillet 1993, l’album est sorti fin 1993. J’ai réussi à récupérer le fichier de couverture, jetez un oeil ! Assez drôle, rappelez-vous qu’il n’y avait pas de calques dans Photoshop à l’époque. Une fois que vous placiez un objet, il était là, vous ne pouviez plus le déplacer. Vous deviez pratiquement recommencer si vous vouliez faire un changement !".

L’album Hit’ Em Where It Hurt, du groupe de Houston Criminal Elament, se distingue aussi par des effets visuels très étranges sur lequel je reviendrais mais le rottweiler sur la pochette a fait frémir Shawn, tellement il était enragé dans sa cage pendant qu’il prenait les photos.

Une des premières cover hip hop Pen and Pixel est celle de l’artiste de Houston Racola Jam avec son album The Prayer uniquement Disponible en tape de 1991 ou on voit celui ci prier devant un mausolée. S’ensuivent également les Houstoniens Raheem, The Invincible, et Prince Johnny C, It’s Been A Long Time, du label Rap A Lot et membre original de Ghetto Boys, ainsi que Point Blank (du légendaire South Park Coalition) Prone To Bad Dreams en 1992. UGK avec son album Banned de la même année a également droit a sa pochette. 

Vont se démarquer plusieurs albums pour leurs effets visuels :


2. Trinity Garden Cartel - The Ghetto My Hood (1992 ) Cartel Records 

Un des groupes de Houston les plus méconnus du Down South mais qui sont connus pour une des premières covers Pen and Pixel au sein de laquelle se distingue le rappeur talentueux Ice water Slaughter (du groupe Criminal Elament) qui possède une voix unique. Sur la pochette on voit un hélicoptère traquant les rappeurs. Ils deviendront légion dans les covers plus tard, notamment celles de Snoop Dogg. Les effets spéciaux sont encore sommaires mais font leur petit effet.

La pochette controversée qui fera parler d’eux plus tard, sera en fait Don’t Blame It On Da Music (Rap A Lot) où l’on voit les rappeurs arrêtés devant un cadavre et l’on voit le visage de vrais policiers de Houston.

Durant cette période se distingueront trois albums au graphisme étonnant car dessinés : à savoir l’album de Bushwick Bill (de Geto Boys), Little Big Man, et Intellectual T, Food For Tought, dans le registre conscious préfigurant la vision d’un Uncle Sam vu plus tard dans les albums de Indo G, Angel Dust, et celui de Geto Boys, Da Good, Da Bad and Da Ugly, tous deux de 1998. Le 3ème album assez avant gardiste est Stories From The Black Book, ou le génie lyriciste de Houston nommé K-Rino sort d’une porte dimensionelle dans le désert ou une planète inconnue avec son fameux Black book à la main. Dans le style pochette dessinée il y aura également plus tard celle de Wreckless Klan, Blowin’ Up Tha Scene, de 1996.


3. 8 Ball & MJG - Comin’ Out Hard (1993) Suave House Records 

Fraîchement arrivés sur le label Suave House de Tony Draper qui a inspiré Master P tant au niveau business qu’à celui des pochettes Pen and Pixel, celles de Suave House sont reconnaissables entre mille par leur patte Pen and Pixel (beaucoup plus que Rap A Lot) à l’esthétique léchée et Playa et a inspiré directement la direction graphique qu’allait prendre par la suite No Limit Records et Cash Money Records. Le label de New Orleans Big Boy Records n’employait lui aussi que des cover Pen and Pixel notamment le premier album de Mystikal Mind Of Mystikal première version. 

D.O.A alias 8 Ball & MJG viennent de Orange Mound un quartier de Memphis mais ne trouvent pas de label conséquent à M-Town pouvant les distribuer à échelle nationale et signent donc chez Suave House à Houston. La pochette montre les buildings dessinés et une Mustang convertie en une Lexus hybride unique.

Viennent ensuite une flopée d’albums avec ce côté pochette dessinée de Point Blank, tel Mad At The World et nombres d’artistes qui font leur nid dans le Deep Down South tel 20-2 Life, Rasheed, Sexx Fiends pour l’album Let’s Get Butt Naked, avec leurs soutiens-gorge volants faisant office de parachute. On peut aussi constater que Pen and Pixel ne manque pas d’humour et a de la suite dans les idées, pour transformer une réalité sordide en Ghetto Fabulous, car autant les débuts du style pouvait s’apparenter à une ballade en train fantôme macabre, autant la compagnie graphique a tout fait pour le sublimer en un train non plus fantôme mais rutilant de "Bling Bling". Terme inventé et copyright de fait d’une conversation entre Birdman le patron de Cash Money Records et Shawn Brauch. L’homme oiseau voulait plus de diamants sur une cover, que celles déjà bien diamantés du label concurent, No Limit Records de Master P. Entre les deux labels subsistera une guerre froide où les covers rivaliseront de surenchère aurifère et de luxe tapageur, peut être à la recherche d’une pierre philosophale que seule la compagnie graphique était en mesure de leur offrir.

MC Breed de Flint, Michigan s’offrira le luxe d’une cover avec l’album Funkafied en 1994 dans un côté très Funkadelic, ressemblant aux pochettes extravagantes et psychédéliques du future funk de George Clinton. Breed reviendra plus tard en 1999 avec une pochette pour le coup parfaitement Bling avec l’album It’s All Good ou tout semble en effet aller pour le mieux et le Maître de Cérémonie vous accueille dans son Relais et Château réalisé de main de maître par le pinceau d’or alchimique qu’est P & P. L’on retrouve d’ailleurs nombre de tables d’émeraude à travers les covers tel celle méconnue du groupe de Dallas très mystique Souls Of Sin pour son album Ghetto Revelations.

Le label Big Boy Records de New Orleans, à l’image de Suave House, emploiera à temps complet La compagnie pour tous ses albums dont celui de grande qualité titré " Four Deuces & Trays" du non moins talentueux lyriciste G-Slimm assassiné peu de temps après. Il y aura également la première version de l’album éponyme de Mystikal " Mind Of Mystikal " ou le MC sort d’une plaque d’égout lumineuse et à l’intérieur de la pochette c’est sa main qui sort d’un cercle lumineux blanc sorti de terre. Le concept sera repris pour le magnifique bijou musical produit par Suave House qu’est l’album de Tela "Piece of Mind " ou une main sort de l’eau et avec le même lettrage sur la tranche. 


4. Criminal Elament - Hit’ Em Where It Hurt ( 1994) Dead Game Records 

Cet album est le concept même du voyage en train fantôme des débuts de P & P et aussi du côté surréaliste et absurde.On y voit pèle mêle un train à vapeur où un Rott est juché dessus fièrement (le fameux Rott furieux pour la prise de photo). Surgit de nulle part un jockey et une chevrolet Impala 64 décapotable. Le son de l’album est sombre et énigmatique, unique en son genre : un G-Funk macabre dont le label à d’ailleurs tiré son nom, Dead Game Records, empli de lyricisme cryptique. Ils feront un autre album encore plus solide du nom de Underground Railroad, un hommage subliminal au chemin de fer clandestin qui était un réseau de routes, d’itinéraires et de refuges sûrs utilisé par les esclaves afro-américains fuyant vers la liberté, au-delà de la ligne Mason-Dixon et jusqu’au Canada.

On retrouve pour la représentation graphique la même Impala et le Rott cette fois ci juché dessus qui sera comme un point final à ce groupe vraiment mystérieux. Ice Water Slaughter est un échappé et sera le seul à continuer en solo et toujours en place actuellement, doté d’un flow et de rimes charismatiques.

Dans le registre justement des covers un peu amusantes , celle de ESG, Ocean Of Funk, tient le haut du panier où une une cadillac typique SLAB de Houston surfe sur les vagues. DJ Screw a aussi eu son lot de covers avec la fameuse tête de mort en 1995 avec la 3 N’ The Mornin’ Part 2 mythique. 

Three 6 Mafia aura sa cover très macabre la même année pour Live By Yo Rep avec des têtes de mort translucides et un ciel rouge orageux mais c’est avec la back cover de Chapt 2 World Domination que Three 6 arrivera à son paroxysme lorsque la terre prend la forme d’une tête de mort tandis que "The End" à contrario montrera une back cover beaucoup plus mystique mais en même temps apocalyptique ou l’on voit la terre et la lune se mêler dans une esthétique magnifique.

Dans le style métaphysique les covers du groupe OTR Clique de Cincinnati,Ohio et leurs albums Streets Deeper Than The Grave et Life Goes On évoquant une salle souterraine sous des tombes rappelle également celle de Murder Inc (le groupe de New Orleans avec Krazy), Let’s Die Together, ou Krazy et Alamo apparaissent grimés en blanc et reposant près d’une stèle. Playin’ For Keeps du même groupe avec une tête de mort bien effrayante également.

Les covers avec des tombes et cimetières sont légions dans ces années là tel AL D de Screwed Up Click Home Of The Free ainsi que l’album A Letter From Tha Grave de Kazy D de Houston. La petite histoire est que la tombe vu sur la cover se trouvait être juste derrière l’immeuble de Pen and Pixel Graphics. Kilo G qui sera assassiné aura aussi une superbe cover représentant New Orleans en fond et surtout le sinistre lieu où seront parqués la population afro-américaine pendant l’ouragan Katrina qui a ravagé la ville : à savoir le Superdome. L’album s’appelle Bloody City et sera prophétique. C-Loc de Baton Rouge avec Who’s Gonna Ride évoque aussi un fantôme sorti d’un cadavre tandis que Fade de Alexandria en Louisiane avec It’s In My Blood a le visage recouvert de sang. Le talentueux Lil Sin de San Antonio, Texas pour Frustraded By Death représente le rappeur pris par une main squelettique sortant d’une tombe. Le groupe Half Dead Organization de Houston montre des miroirs de plusieurs couleurs dans le ciel. The Ave pour l’album très sombre Once Born Twice Dead nous dévoile un monstre et des tombes dans un dessin stylisé , tout comme MC Spud, de Louisiane également (les covers les plus macabres viennent de cet état ou le vaudou hoodoo est légion), avec Undertaker.

La rappeuse Ablaze de St Louis, Missouri quand à elle plonge dans le feu et la lave de l’intraterre pour l’album Here I Come. Quand au lyriciste Los de la même ville, on le voit en prévision de se jeter d’un immeuble pour Nigga On The Edge. Spice 1 aura lui aussi une cover plutôt sobre pour le coup avec l’enflammé 1990 Sick. Le méconnu 5th Ward’s Main Man taillera sa pierre aurifère philosophale au nom de son hood 5th Ward de Houston avec un marteau à l’image de Short Circuit le Unreleased Gone Awol chez No Limit qui martelle des lettres bling. Chopper City de B.G de Cash Money quand à lui aura une pluie de balles qui lui tombent dessus. 

Un peu d’air frais avec S.B & Joey pour l’album magnifique A Clear Dark Nite de New Orleans qui nous présente les auteurs avec un acabit à la Pluto (le groupe de Houston) avec une voiture dans l’espace et une ambiance très cosmique du future funk psychédélique. Swamp Click de Louisiane quand à eux feront tranquillement du tout terrain en jeep dans le bayou avec des alligators rappelant également la cover du groupe Nordy Klicc de Slidell en Louisiane pour l’album Dirty Southern Solja’z. Gator Main avec l’album World Wide à lui aussi son lot d’aligators tout autour de lui.

Dans le côté surréaliste l’album Players Like Us Takin Over de Pluto arrive à son paroxysme avec une voiture volante et de multiples effets cosmiques tandis que Eightball & MJG sont propulsé dans l’espace en cosmonautes avec l’album Space Age.


5. Tre-8 - Dey Scared Of Me (1997) Smoke 1 Records 

Le nom original de l’album est I Fade Em All qui finalement ne sera pas retenu.
C’est l’album qui mit le feu aux poudres car représentant à l’origine un camion de glace, le fameux Ice Cream Man qui explose et qui représente Master P avec son classique album Ice Cream Man. Auparavant P travaillait pour ses albums et artistes avec la boîte de graphisme Phunky Phat Graph-X de Oakland qui à l’image de P & P était une véritable institution sur la Bay Area, là où P & P travaillait plutôt avec le Down South. P à cette époque œuvrait sur la Bay avec ses compilations West Coast Bad Boyz et mettait en avant le Mobb Funk californien qui l’a fait connaître à une échelle nationale avant son succès dans le South. D’ailleurs le morceau "Ice Cream Man" était un titre de Dru Down avec Luniz ce qui a valu un diss entre Yukmouth et P accusant ce dernier de plagiat.

Revenons à Tre-8 qui a commencé avec P en étant membre de Down South Hustlers et surtout connu pour son album Ghetto Stories chez No Limit. Tre-8 était très talentueux et sans concession avec un flow ravageur. P très mécontent de voir cet album I Fade Em All en previous cover dans les magazines tel Murder Dog et fou de rage va dans les locaux de Pen and Pixel à Houston voir de quoi il en retourne et il se rend compte surtout de tous les albums platine et disque d’or aux murs, s’attendant au départ à une petite compagnie dérisoire. Très surpris de l’ampleur de l’histoire et Shawn Brauch ne sachant absolument pas que le camion Ice Cream Man représentait Master P décide qu’il enlèverait le camion (ce qui fut fait) et lui proposa de travailler pour son label. De là est né une collaboration fructueuse entre No Limit et Pen and Pixel Graphics, qui dans l’imaginaire collectif toutes les covers P & P ressemblent à du No Limit surtout avec l’album de Snoop Dogg en 1998 qui achevera le style légendaire de la compagnie et assurera sa visibilité internationale pour la première fois .

Tre-8 quand à lui retombera dans l’anonymat, comme de nombreux rappeurs échappés de No Limit et tombés malheureusement dans l’oubli. Il sera tué dans un accident de voiture tragique en 2011.


6. Mr Serv-On - Life Insurance (1997) No Limit Records 

Mr Serv-On fait parti des No Limit Soldiers, lyricistes à l’image de Mac qui decortique ses rimes de façon non machouillé comme on peut parfois l’entendre chez Cash Money. C’est la première fois que Shawn utilisera un procédé très particulier en graphisme de transparence des colonnes de cristal sur l’autel de l’église qui donne un effet surréaliste et de magnificence de couleurs. 

" C’est l’une de mes couvertures préférées, j’ai utilisé un effet transparent pour le carénage du cercueil, la première fois que je l’ai réalisé. Tout a été photographié une pièce à la fois, sauf l’église bien sûr. Il faut que Dieu entre dans l’œuvre d’art d’une manière ou d’une autre."

– Shawn Brauch

L’album en lui même est très solide et on retiendra le sombre morceau Cemetery Made avec C-Murder. Une cover fera aussi parler d’elle est celle de l’album No More Glory de MJG représentant le rappeur derrière le drapeau confédéré qui ajoutera un côté provoquant à l’album. 


7. Master P - Ghetto D (1997) No Limit Records 

Master P de même entrera dans la polémique avec l’album Ghetto Dope et surtout sa previous cover provocante montrant un cracké d’où sortent tous les albums de No Limit avec les cover Pen and Pixel, y compris celles de Phunky Phat. La cover ne sera pas retenu au final car trop controversée d’autant plus qu’il s’agissait d’un vrai rappeur de New Orleans sous crack. Au fond, pour bien marquer sa patte on peut voir le Panneau titré Pen and Pixel Graphics .


8. Big Tymers - How You Luv That ( 1997) Cash Money Records 

Le groupe Big Tymers composé de Birdman et Mannie Fresh marque le moment où Pen and Pixel bascule dans la surenchère Bling Bling avec l’avènement d’un Cash Money Records regorgant de bijoux, de Rolex et de multiples représentations de richesse et de berlines et Bentley. How You Luv That est le point de bascule où rien ne sera plus comme avant et où tous les rappeurs du South voudront avoir toujours plus de Bling pour égaliser CMR. 

Le label de rap chrétien Grapetree Records à Austin, Texas, fera appel également à Pen and Pixel pour tous ses artistes, qui seront très nombreux, et d’où se démarquera un rappeur lyriciste de Houston du nom de Lil Raskull auparavant Lil Rascal signé sur Dead Game Records de Criminal Elament. Grapetree Records usera des méthodes de Suave House et No Limit dans sa diffusion massive d’artistes et fera la compilation Various- GT Compilation Vol 2 Muzik Ta Ride 2.

La cover de Eightball, Lost, marquera aussi les esprits. On y voit pèle mêle des charognards, les pyramides d’Égypte et également une navette spatiale écrasée : l’after Space Age. Young Bleed pour All I Have In This World,Are My Balls And My Word fera lui aussi dans le style "Relais et Châteaux" avec tigres intégrés, mais avant L’album de Snoop Dogg Da Game is To Be Sold, Not To Be Told et en miroir des albums aux noms le plus long. 


9. MZ Monk - If These Streets Could Talk (1997)  Morning Breath Records 

La rappeuse de Saint Louis, Missouri est très talentueuse et lyriciste. Cet album dont la cover représente une prophétie : le Superdome en feu sur lequel Mz Monk trône et clame "si les rues pouvaient parler". La cover malgré tout est extrêmement belle et la musique de cet album profondément subtile et onirique et soulful. C’est la face cachée, le côté obscur de Saint Louis rappelant la rappeuse Ablaze qui elle aussi a une cover profondément plongée dans l’intraterre , Los au bord du suicide d’un immeuble et le groupe Strugglin To Live au bord de tomber traqués par le KKK. STL est définitivement une ville de talents cachés. Jai d’ailleurs fait un Sinixta Soundz Underground Mix Spécial Saint Louis pour mettre en avant ces artistes méconnus disponible sur notre site ugs4life.com



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La suite au prochain épisode !


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