Entretien avec Trel Itz A Hit
Riffs de cuivres et saccades de 808 à Baton Rouge
, le 18 janvier 2019
Nous avons posé quelques questions à Trel Itz A Hit, un des producteurs phares de la jeune scène rap de Louisiane, accompagnées d’un mix de ses morceaux les plus marquants.
Depuis 2011, Str8 Up Ent, plateforme de média vidéo, tient à mettre en avant la production de Baton Rouge et de La Nouvelle Orléans. Si des artistes tels que Maine Musik, TEC ou NBA YoungBoy commencent à être établis dans le paysage musical, 70th Street Carlos, WNC Whop Bezzy, Jungle Muzik Larry, Que Almighty et d’autres sont soutenus par la productivité du ItzAHitStudios.
Il n’y a pas un mois où ne viennent résonner les drums du producteur incontournable de la Louisiane. Dans la plus pure tradition, héritée des pères fondateurs tels que Mannie Fresh et KLC, Trel Itz a Hit excelle dans l’art de réinventer le passé et construire un certain futur pour la jeune scène.
Il puise dans les cuivres et leurs résonances l’esprit des brass bands, du carnaval, du blues, des second lines. Ajoutez à cela l’électricité du bounce, et des phases d’étouffement de son pour respiration, comme sortant la tête hors de l’eau du bayou, ça vous donne une idée de l’atmosphère engendrée par Trel.
Rencontre avec lui sur le passé, présent et futur du son de la capitale de la Louisiane.
Salut Trel ! Tout d’abord quel serait ton premier souvenir de musique étant enfant ?
Hi ! Mon premier souvenir de musique étant gosse, c’est d’aller avec ma famille voir le marching band de la Southern University sur Harding boulevard.
Avec 70th Street Carlos, tu as pu montrer tes talents de producteur et ton univers, de Keep A Glock, Bag It Up à Ding Dong, t’as définitivement mis sur la liste des grands producteurs de Louisiane. Bang Out, Cross Me ou Put that on the gang t’ont ouvert un plus large public, as‐tu eu plus de demandes de production après ces hits ?
Après avoir produit pour Carlos, j’ai eu définitivement beaucoup plus de reconnaissance. J’eétais connu localement sur Baton Rouge et La Nouvelle-Orléans parce que je produisais des beats depuis plus de 10 ans.
Beaucoup de rappeurs actifs ont grandi avec mon univers, ils ont fait leur premier rap en écoutant mes productions. Quand ils ont eu 17, 18 ans, ils avaient en tête de poser sur mes prods. Ils me connaissaient tous.
Finalement, je dirais que le succès de 70th Street Carlos, m’a rajouté du buzz.
As‐tu grandi dans un environnement musical ?
Originaire de Baton Rouge, profondément enraciné dans le blues, fanfare, rap, j’ai définitivement grandi dans un environnement musical. J’ai écouté beaucoup de blues en grandissant, j’ai aussi joué de la batterie.
Baton Rouge est juste en haut de la rue de la Nouvelle‐Orléans, donc nous avons passée beaucoup de temps à y aller pour voir les groupes de second line et les différents défilés.
Put That On Gang a beaucoup de cuivres propres à la Louisiane, as‐tu déjà joué dans un groupe ?
Je n’ai jamais joué dans un groupe, mais j’ai quand même grandi avec la batterie. Je suis à peu près sorti de l’utérus jouant de la batterie : j’avais l’habitude de jouer avec des seaux, de la camelote... Je faisais de la batterie avec n’importe quelle merde que je pouvais trouver. A mon troisième ou quatrième anniversaire, ma grand‐mère m’a offert un jeu de batterie, cela fait désormais partie de l’histoire.
Tu travailles avec de jeunes rappeurs, 70th Street Carlos, WNC Whop Bezzy, Jungle Muzik Larry, Que Almighty... As‐tu l’intention de travailler sur un album ou une mixtape avec certains d’entre eux ?
En ce qui concerne de faire un album complet pour des personnes comme Carlos, WNC Whop Bezzy, Jungle Muzik Larry, Que Almighty, les fils de BG, le fils de Soulja Slim, Jakk Jo le fils de Mia X, et d’autres (beaucoup de gens buzzent en ce moment), c’est plus une demande des fans.
Genre : « Mec, tu devrais faire toute une mixtape avec Trel Itzahit » comme vous pouvez le voir dans les commentaires. Mais parmi toutes les personnes que je produis, je dirais que Carlos est celui avec lequel on se rejoint le plus.
Nous avons le plus souvent travaillé ensemble, nous avons discuté de faire une mixtape, de faire sur quelque chose ensemble mais nous devons absolument nous asseoir, nous réunir et planifier. Nous ne l’avons jamais vraiment mis en place mais tout le monde l’attend, comme vous pouvez le voir tout le temps. La rue le demande vraiment, je pense que ce projet sera définitivement mon prochain, ainsi qu’un autre avec les fils de BG.
Tu viens d’ouvrir ton propre studio ItzAHitStudios spécialisé dans l’enregistrement, le mastering, le mix et la production avec Biggz et Busy. Quels sont vos projets ? Créer un label ? Une équipe avec plus de producteurs ?
Moi, Biggz et Busy, on se connaît depuis le lycée, on était dans la musique à faire nos productions mais de façon séparée. Mais en vieillissant, nous avons vraiment commencé à nous entraider et avons décidé de nous rassembler et de construire un empire, créer une marque. Pas nécessairement un label, nous n’essayons pas de créer juste un label, mais plus une marque.
Donc, si vous venez nous chercher des beats, vous obtenez notre marque de production, si vous venez pour enregistrer, vous obtiendrez une marque d’enregistrement de qualité. Pas seulement pour les gens de Baton Rouge, mais aussi pour les gens des zones environnantes et hors de l’état, ils peuvent venir vraiment voir et goûter et sentir ce qu’est la vraie culture de Baton Rouge.
Parfois, vous avez l’impression que les autres ne le font pas correctement, parfois vous devez prendre sur vous et essayer de le faire. C’est ainsi que nous avons fini par nous réunir et créer le studio, et cela fonctionne bien depuis que nous avons eu cette idée, donc je suis heureux que nous ayons choisi de montrer ItzAHitStudios.
De nombreux DJs proposent des albums ou des mixtapes, certains rappent même sur leur propre musique, c’est un truc qui te parle ?
Les beat mixtapes, c’est définitivement en préparation. Je reçois beaucoup de demandes de gens pour faire une mixtape complète. Mais pour ce qui est du rap, je peux le faire. Je veux dire, tous les producteurs ont rappé à un moment donné de leur vie. En fait, mon rap était bon, mais je faisais aussi des beats. Et à l’époque, les beats n’étaient pas bon marché, donc vous ne pouviez pas simplement aller sur YouTube, vous deviez apprendre à créer le vôtre.
Étant moi‐même un batteur, c’est venu tout naturellement dans la mesure où j’ai assemblé les sons de cuivres avec la 808 et ça a créé un nouveau son. Et ça allait ensemble, c’était différent de ce que tout le monde faisait à l’époque, mais c’était toujours la Louisiane, et ça allait de mieux en mieux.
Peux‐tu nommer 3 albums louisianais qui ont changé ta vie ?
3 albums qui ont changé ma vie... Mon top 3, je vais en mettre un plus fort que tous les autres mais bien sûr, je dirai BG avec Chopper City et Chopper City In The Ghetto qui seraient les deux premiers. Et le troisième serait Rap Hustlin de Lil Handy.
Les 3 morceaux que tu as kiffé récemment ?
Les derniers tracks que j’ai entendu dernièrement... Tu veux que je sois honnête ? Ce sont des sons que seul moi, Biggz et Busy ont entendu. Et ça vient du studio, on fait du gros travail.
Mais 3 sons que je kiffe : Take it to the street de Rebith Brass Band en premier, puis Cash Money is an army de BG et enfin Outlawz de C‐Loc avec Lil Boosie. C’est le genre de tracks que j’écoute.
Te souviens‐tu de ta première prod ?
Putain... j’ai d’abord commencé à faire des beats...
Tu sais, je suis né dans les années 80 et j’ai grandi dans les années 90. Donc, j’ai grandi en écoutant beaucoup Cash Money, No Limit, j’ai été fortement influencé par Mannie Fresh, KLC, Beats by the Pound... Et, je pense que c’était vers la fin des années 90 jusqu’au tout début des années 2000, j’avais ce jeu sur Playstation, je ne me souviens plus s’il s’agissait d’une PS1 ou PS2, mais c’était MTV Music Generator.
C’est le moment où j’ai commencé à faire mes beats. Et j’ai appris à mentir et dire aux gens que je l’avais fait dans un studio ou une connerie du genre. Parce que tu sais, si tu dis à une personne que tu fais des beats sur Playstation, ils vont être comme ça : « Putain, non, je ne veux pas de Playstation Beats ! ». Mais oui, le Playstation MTV Music Generator était mon premier moyen de faire des instrus dans la mesure où tu pouvais les donner aux gens. Mais j’avais aussi un petit clavier, je jouais un peu de clavier à la maison avec la batterie et d’autres trucs. Je dirais que je suis rentré dans la production pour la première fois vers la fin des années 90, début des années 2000.
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Trel Its A Hit - 10 others tracks
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