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Mixes/Compilations

Mix

Sex Diggers

Des rappeurs, des rappeuses et du sexe

Krapulax & Tibo BRTZ, le 4 décembre 2019

Une courte sélection de morceaux de rap US sexuels mixtes, genrés, et stylés.

Sans avoir jamais été franchement sensuel ni voluptueux dans sa musicalité, le rap traine une longue histoire de sexualité dans ses lyrics, depuis ses débuts avec entre autres les chansons de charme de LL Cool J ou le gros porno sans dentelle des 2 Live Crew. Le rap c’est une image de la vie et la vie c’est le cul et le cul c’est la vie et l’inverse – c’est comme dans tout, partout, on y revient toujours à un moment ou un autre. Et dans le rap ça peut aller loin – c’est un sujet à la fois facile, offensant, culturel, drôle, inévitable, malsain, fertile, inépuisable, et plein d’autres trucs encore.

Dans tout ça, un exercice que j’ai toujours trouvé sympa, c’est quand la chanson est partagée entre un rappeur et une rappeuse – c’est comme une espèce d’entente artistique viscérale qui permet d’avoir les deux tableaux, et d’entendre sans détour des choses de la vie qu’on n’entend pas tous les jours, en musique – et ça fait du bien de niquer ensemble de temps en temps. On est frileux et on a malheureusement un peu plus de mal avec ces sujets-là dans la chanson française, rap ou pas rap, mais ça reste un exercice plutôt courant aux États-Unis, même au niveau mainstream – et je dois bien avouer que personnellement ça me dérange pas.

Donc sans plus attendre et comme promis, sans ordre particulier, voici une courte sélection de morceaux de rap US mixtes, genrés, et stylés :


504 Boyz ft. Mercedes – I Can Tell (You Wanna Fuck)

On commence en 1999 avec les 504 Boyz de chez l’original No Limit Records de Master P et Mercedes du même label, mais c’est Mac qui rappe sur cette track en solo – heureusement pour elle qu’ils ne sont pas quinze dessus non plus. Il s’agit ici d’adultère et de jeux de séduction, Mac y va de ses gangsta rimes super sexy avec trois fois le mot Soldier et la douce poésie Shove it in your mouth just like a thug. On a le temps de profiter d’une ligne de basse groovy cool tandis que Mercedes chante à Mac de la niquer dans la cuisine en léchant de la crème glacée sur son corps, un 69 pour faire bonne mesure, et elle se dit chaude pour niquer toute la nuit. On a également un certain chanteur du nom de Jamo sur le refrain qui vient conclure la chanson avec tout le bon goût qu’il se doit en allumant une bougie et en parlant de pratiquer ses exercices oraux (ses vocalises ?) entre les cuisses de madame. Le refrain se laisse chantonner avec plaisir, un bon titre pour s’échauffer.

Mac ft. Storm – Camouflage Love

De nouveau Mac, encore avec son style treillis façon No Limit soldat, mais avec un couplet légèrement mieux gaulé cette fois – on est en 1998. Mac, avec tout le romantisme qu’on lui connait, commence par raconter qu’il pénètre le corps de la rappeuse Storm (on imagine ?) comme une balle, au point même de lui faire verser quelques larmes – mais bon il est comme ça et il faut le pardonner s’il est un peu brutal. Rien de surprenant à ce que l’amour camouflage ne fasse pas dans la lingerie fine. De son côté, Storm se donne allégrement et complètement à Mac, le seul à la niquer sans capote, et qui lui rentre dedans comme dans du beurre – tout en finesse, Storm se dit prête pour la guerre… Bon titre mais petite déception quand même vers la fin quand ils reviennent à moitié sur leur propos en arguant qu’il ne s’agit là que de fantasme. Mon œil…

esham ft. ? – You and Me

Extraite de son album Bruce Wayne Gothom City 1987 sorti en 1997, et featuring une rappeuse obscure de Detroit dont on dirait qu’elle dit d’elle qu’elle s’appelle Ellen (qu’est-ce qui n’est pas obscur à Detroit ?) – des fois je me suis demandé si c’était pas esham lui-même qui se répondait, comme Prince avant lui, mais y’a quand même des intonations suspectes. Quoi qu’il en soit, on a là un chouette passe-passe entre esham qui propose de partager une bouteille de Rémy cognac et de se faire plaisir façon sexe, et une copine en face parfaitement chaude et consentante – qui lui lèche les couilles pendant qu’il se lèche les lèvres et qui veut se faire gicler dans la bouche comme les films. De son côté, esham lui explique à quel point il la comprend et qu’elle a bien raison, il a un million de dollars et si elle veut ils peuvent niquer comme des animaux, il a pas peur. Ça va assez loin comme ça sur un beat bizarrement suave avec des bruits de verres et de glaçons du début à la fin. Alors, toi et esham et une bouteille de Rémy ?

Bushwick Bill ft. Kaos et Kyhil – U Gonna Be My Bitch

On part en 2001, avec Bushwick Bill des Geto Boys et Princess Kaos, l’ancienne rappeuse de Rap-A-Lot – et le rappeur Kyhil avec son couplet pas terrible sur lequel on ne reviendra même pas. Alors Kaos c’est la meuf qui aime la queue sans retenue, mais par contre il faut pas déconner avec elle sinon elle te remet en place direct’ – Nigga, is you crazy ? I just wanna fuck your ass, I ain’t tryna have your baby. Ok bébé… Pêle-mêle, elle veut qu’on lui suce les orteils mais elle veut pas d’un (ni)gars qui lui glisse dans le cul car il n’arrive pas à trouver sa chatte, c’est pas une prostituée c’est juste une chienne qui a de l’argent, son jus est tellement bon que tu crois que c’est de la bière bon marché, etc. Le refrain est sympa, avec les petits rires de Bushwick Bill, et son flow nonchalant qui repart en racontant froidement ses impressions de gars à qui il en faut plus pour être impressionné car il voit ça tous les jours – couplet sans plus mais au final une chanson qui reste très cool grâce à son beat bien smooth, et surtout grâce à Kaos – c’est pas une salope c’est une lady.

LL Cool J ft. Leshaun – Doin’ It

On savait depuis 1987 que LL Cool J avait besoin d’amour, mais alors c’est un LL Cool J nettement plus chaud et démonstratif qu’on retrouve en 1995 aux côtés de la rappeuse LeShaun, largement méconnue mais pourtant une des premières à parler ouvertement de sexe dans ses chansons. Ici dans "Doin’ It," qui nous décrit directement l’art de faire le noble acte de l’amour, nos deux représentants de New York City nous offrent un habile passe-passe plein de charme et de séduction charnelle d’une rare et sensuelle complicité dans le rap. Le beat est doux, la voix de LeShaun hyper sexy, et la chanson étonnamment clairement explicite malgré une absence quasi-totale de jurons sinon un unique "dick" qui se trimballe là-dedans – et c’est justement ce choix d’écriture subtil qui donnera son énorme potentiel radio à la chanson. Mine de rien, LL s’y présente comme un gars qui n’a pas froid aux yeux, il est dur comme l’homme d’acier, il met des capotes et il aime se faire sucer, il boit il fume et il voudrait bien lui mettre dans le cul. LeShaun, elle, rend la pareille à son big daddy, elle a la chatte serrée et veut d’un gars qui lui tire les cheveux et lui donne la fessée. LL conclut en précisant qu’il est évidemment prêt à remettre ça dès le lendemain – une belle histoire d’amour entre le Queens et Brooklyn.

Lil’ Kim ft. 50 Cent – Magic Stick

2003 sur l’album La Bella Mafia de Lil’ Kim, quand elle était encore bien chaude comme la popularité de 50 Cent qui n’a pas hésité à se faire plaisir pour l’occasion, sur un beat tranquille comme le morning, moaning. La chanson parle de la baguette magique qui permet de faire revenir l’amour, et c’est bien entendu 50 Cent qui l’a, et s’il peut niquer une meuf une fois il peut la faire revenir et la niquer deux fois. Mais Lil’ Kim n’est pas une pute et ne t’avise pas de tester ses skills en la matière – du coup elle paye sa gorge profonde et se la prend dans le cul en à peine quelques barres, et fait tout ce que tu veux quand tu veux partout n’importe où. La chanson passe encore plutôt pas mal, alors maintenant mets ta face dedans :

Ludacris ft. Shawnna – What’s Your Fantasy ?

Accompagné de toutes les plus bonnes de ses copines pour sa vidéo mais surtout de la rappeuse "Queen of Chicago" Shawnna qu’on ne retrouvera malheureusement que sur le refrain, Ludacris se met à ton service en trois couplets super bien roulés pour satisfaire tous tes désirs. Il te propose ses endroits favoris pour te lécher de la tête aux orteils – ça me fait toujours drôle quand un rappeur s’adresse à moi comme si j’étais une meuf. Dans la voiture, dans la cabine du DJ du club, sur le toit, sur scène, à la bibliothèque mais faut pas faire trop de bruit ou encore à la Maison Blanche, tout y passe. Luda sort les bonnes blagues, te fait la totale et comble tous tes fantasmes, il suffit de demander – avec la crème Chantilly, les menottes, les bougies et le Champagne. Je reste sur ma faim car on ne saura pas ce qu’il en est des fantasmes de Shawnna, mais on à quand même là un bon gros tube de l’an 2000 qui saura au moins nous réchauffer un peu.

Trina ft. Killer Mike – Look Back at Me

En 2008, Trina qui n’a toujours pas sa langue dans sa poche invite le Killer Mike du futur Run the Jewels sur son nouvel album pour une chanson dont le beat fera des merveilles en strip-club et qui affirmera encore haut et fort l’appétence insatiable de la rappeuse pour le sexe sans retenue. Trina a le mérite de savoir ce qu’elle veut et de ne pas y aller par quatre chemins : elle a un gros cul, elle en veut une longue au fond de la gorge, elle pivote sur ta queue, elle te pisse dessus, elle veut te niquer le nez, et un taxi pour se casser quand c’est fini. Perso j’aimerais pas trop être à la place de Killer Mike qui fait de son mieux pour lui donner la réplique, l’aspergeant de mayonnaise et lui passant un douteux collier de perles, et lâchant au passage une petite référence à une chanson d’Akinyele, un pionnier du porno-rap – bref, un couplet décent, pas de quoi fouetter une chatte non plus, malheureusement pour Trina.

Missy Elliott ft. Ludacris et Trina – One Minute Man

Encore un méga tube, de 2001 cette fois, le remix avec Trina (toute en grâce dans la vidéo) d’une chanson qui a tourné et tourné et dont on n’avait peut-être pas complètement saisi les intentions parfaitement explicites et sexuelles à sa sortie – en tout cas perso j’étais un peu passé à côté des lyrics et j’imagine mal la même chose en français à la radio, même à l’époque. On est un peu timide chez nous. Missy Elliott nous offre ici une chanson sur les éjaculateurs précoces et se contente de nous chanter qu’elle a besoin d’un gars qui assure plus que ça parce que ça fait longtemps et elle est grave chaude. Elle a de la chance car Ludacris n’a pas ce genre de problème, il explique tout en finesse qu’une bite bien dure fait durer le sexe – on voit carrément le matelas goutter dans la vidéo tellement il les fait mouiller. Et pour finir on a Trina qui vient nous mettre une pression pas possible, il va falloir la faire crier avec la langue ou avec la queue – Baby show me what you got, is you a G or what ?? – en plus elle te fait de l’aérobie dessus. Beat mémorable pour bites mémorables.

Dr. Dre ft. DJ Quik et Mimi – Put It on Me

On enchaine avec une exclusive de Dr. Dre sortie pour la bande originale du film Training Day en 2001 avec un beat ultra efficace aux sonorités typiques de l’époque, featuring DJ Quik qui a toujours été très clair quant à son appétit sexuel affolant – et une certaine Mimi qui ne se charge ici que du refrain sous forme d’invitation à l’alcool, à la fume et à la débauche, avec sa fine voix onctueuse à laquelle on n’a pas envie de dire non. Dr. Dre et sa "bonne bite" en profitent pour se lâcher, le docteur ne fait pas dans la dentelle avec son flow et ses rimes bien senties (pour une fois), il nous parle pêle-mêle de putes bien chaudes, de baise en groupe en tapant des champis, et se permet un jeu de mots douteux en évoquant des chiennes asiatiques qui aiment "to bang cock"… DJ Quik en pleine maîtrise de son art, de son côté, nous parle de ce qu’il connait : des godes, des filles de bonne famille qui se tapent des méchants voyous, il rappe en courant après les suceuses – c’est autant de petits détails qui sauront rendre ses couplets parfaitement convainquant. Ma foi, c’est d’accord Mimi, j’arrive et je viens te la mettre dessus.

E-40 ft. Gangsta Boo – Let’s Fuck

Méga classique de 2012, une track au titre prometteur sur un beat bien rondelet produit par son fils Droop-E, parfait pour une partie de cul entre les deux légendes – c’est la première chanson de l’album que j’ai écoutée quand je l’ai eu, c’était sûr qu’ils ne pouvaient pas se foirer. Et en effet. On a d’entrée de jeu un refrain tellement efficace qu’on se surprend à chanter Yeah I want that dick aussi. E-40 n’en fait pas trop, reste léger (+ de 100 kilos quand même) et marrant, enclin à donner de sa langue pour Gangsta Boo – et pour le rap. Comme à son habitude, Gangsta Boo va plus loin et assassine complètement la track de son flow plein d’intention et de sa voix joliment langoureuse pour l’occasion : la chatte tellement mouillée qu’il te faut un parapluie, face down ass up à la 2 Live Crew, des belles moustaches sur sa chatte qui gicle – voilà, quoi. Une scène porno rap inoubliable.

Juicy J ft. Cardi B – Kamasutra

On ne présente plus Juicy J de Three 6 Mafia, ni Cardi B depuis qu’elle s’est sortie de son ancienne vie pour devenir une méga star du rap, mais on peut s’arrêter un moment sur cette collaboration aussi prévisible (vu le niveau de popularité des deux rappeurs à ce moment-là) que sexuellement explicite – 2017. Le titre donne une indication claire sur le contenu du morceau et Cardi B annonce la couleur direct’ : c’est elle qui a la plus belle bouche, c’est elle qui a la plus belle chatte, c’est elle qui suce le mieux et qui rappe en même temps – ok. Mais Juicy J a l’habitude de ce genre de conneries et ne se laisse pas impressionner : suce mes couilles, ma bite est une arme létale, il prend une salope mais tout de même jamais ne la viole, enfreint la loi et met la queue dans la mâchoire. À Cardi B de surenchérir : la chatte si profonde et mouillée qu’on s’y noie si on ne sait pas nager. Merci aux deux lapins – rien de bien dingue mais ça valait le coup.

Juicy J ft. Trina et 2Chainz – Havin Sex

Une chanson bonus de l’album Stay Trippy qui nous ramène déjà à 2013 dont le cahier des charges était simple : chacun des trois protagonistes devra ici simplement nous parler de baise comme il l’entend – en guise de refrain, un sample des 2 Live Crew, les rois de la Miami bass et du porno-rap. Juicy J nous la joue comme d’hab avec des rimes aussi faciles qu’efficaces, il nous parle de cette chatte qu’il veut ramener à la maison pour la nourrir et embraye sur des allusions strip-clubs en faisant référence à son méga hit "Bandz A Make Her Dance." Trina fidèle à elle-même, valeur sûre et spécialiste de la chose, nous chante ses exploits dans des voitures de luxe, elle nous parle sans prendre de gants de troisième jambe et de bite d’âne et se dit prête à poster sa nuit folle avec Juicy J sur Instagram. De son côté 2Chainz fait le taf sans se fouler en bégayant des trucs avant de reprendre la vieille image de l’éjac’ sur la poitrine qui fera un collier comme vu plus haut dans la chanson featuring Killer Mike. Ça reste une chanson fun sans être la meilleure du genre, je parlerai plus volontiers ici de travail vite fait bien fait que de véritable cascade sexuelle.

Mercedes ft. Master P et Ms. Peaches – It’s Your Thing

Retour en 1999 dans un style finalement plus soft et léger, on a Mercedes (avec son cul bien tendu sur cette classique couverture d’album Rear End de No Limit dont on se sera inspiré pour illustrer cet article) et Master P, et Ms. Peaches qui n’apporte ici que sa voix sensuelle R&B pour le refrain. La chanson ne traite pas franchement de sexe mais plutôt d’une histoire d’adultère avec Mercedes qui attire les mecs déjà casés dans son piège et qui se moque ouvertement de la meuf qui cherche à savoir où peut bien se trouver son gars. Mercedes joue de sa voix aguicheuse pour activer son pouvoir de séduction sur un Master P qui nous lâche à peine un 8 sans grande conviction, nous rappelant simplement qu’il fait ça comme un No Limit soldat et qu’il cache un V-12 sous son capot… Mercedes de conclure avec une référence à Jerry Springer, prête à venir se battre avec les meufs des mecs tombés dans son lit – bref, rien de bien croustillant ici sinon une musique qui reste bien branlée et qui ne manque pas de perfidie.

Texte : Krapulax
Mix et illustration : Tibo BRTZ


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